Marcher et écrire. Voilà le chemin que je vous invite à prendre une fois par mois. Marcher, rêver, méditer, inspirer et s'inspirer au rythme lent des pas qui s'égrainent et prennent leur sens dans les pas eux-mêmes, posés l'un après l'autre, avec tout son corps et toute son âme.
Mon atelier d'écriture et de lecture, loin de prendre un virage, continue de creuser le sillon de ce qui fait le vivant.
Ecrire, est une exploration parfois une découverte du "Réel merveilleux", pour reprendre les mots de Giacometti.
"Giacometti pose un regard admiratif sur les choses les plus intimes de son environnement quotidien, toujours prêt à s'émerveiller de ces menus riens auxquels on n'accorde généralement aucune attention. La poussière qui flotte dans l'espace jonché de plâtre dans son atelier, mais aussi les feuilles des arbres, le pli d'une serviette, le fil d'une araignée provoquent son admiration. Ses quelques natures mortes reflètent sa sensibilité à son environnement immédiat ... Les représentions des objets de l'atelier rappellent son attention vive aux formes qui l'entourent".
J'explore le regard de Giacometti, comme j'explore mon environnement immédiat, avec sa modestie et sa richesse. Toutes ces réalités se superposent, s'entrecroisent, s'entrelacent, dansent ensemble et m'emportent sur les chemins sans fin du Réel Merveilleux.
Prenez le train des Merveilles à la gare centrale de Nice et descendez à la gare de Graves-de-Peille
J'ai poussé la porte du petit cimetière de Peillon et j'ai lu les noms sur les tombes à voix haute et en moi-même. Je les ai écrits aussi sur mon carnet pour qu'ils vivent une autre vie dans la mémoire des hommes, et secouent les oreilles poussiéreuses qui ne les entendent plus.
Les noms s'ouvraient comme des fleurs de mai sur un monde depuis longtemps endormi, suranné, enterré, fâné, une sorte de jardin interdit et mystérieux. Tous étaient là pourtant, corps et âmes, bien présents et m'apparaissaient plus vivants que moi-même, à cet instant. Depuis qu'on a voulu prouver qu'être d'ici ne vaut rien, et que la nostalgie qu'on éprouve est suspecte, j'ai senti que tout cela valait quelque chose.
A Marie-Jeanne, à Jeanne, Hélène, Emile et Marie, à Arthur, Léone et Guy
Poème de l'instant Mai 2021 - Peillon (Alpes-maritimes)
Baptistine, 1852
Célestine
Jacquemine 1892
Constantin, Constance
Alpinien 1903
Honoré 1895
Louise, Léonce 1878
Secondin
Augustin 1857
Antoinette
Victorien
Constant, Annette
Blanche
Valentine
Marie-Antoinette de Villardi de Montlaur,
Baronne François de Bretizel
Croix de guerre 39-45
Thélise 1888
Delphin
Je songe à l'instant
A ces noms
qui brillent de leurs lueurs dorées
Et à ces dates qui m'appellent
vers ce présent là.
Je pose une main sur le granit
encore chaud.
En mémoire d'un sentiment, né à ce moment là, en ce temps là, mêlé à l'histoire des hommes et des femmes de ce pays en 2021.
ATELIER D'ECRITURE : Marchez, lisez, notez et à vous d'écrire, de dessiner, de jeter quelques mots et de m'envoyer vos créations en commentaires .......