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MON ATELIER D'ECRITURE : LA PROMESSE DE PROMETHEE

Prométhée, une promesse de civilisation.

Prométhée, une promesse de civilisation.

A l'heure de ce moment d'écriture, nous sommes dimanche 4  juillet 2021 :

                                La promesse de Prométhée,

 

Temps gris

Huit heures

Quelles perspectives ?

Un article sur le blog

Un atelier d'écriture

Y penser et s'y mettre 

Une radio quelque part grésille

Dans sa friture d'informations

et de divertissements 

Un moment, un moment

La télévision d'à côté crache déjà

Des cris, des pleurs, des violences

Qui me harassent

Vomissures d'un chat trop gourmand

Sur la terre

Le frigo ronronne et pousse un soupir

Des chants d'oiseaux, enfin,

Je voudrais m'y oublier

Mais je pense aux courses,

Au ménage, aux rangements, aux armoires

Aux araignées et à la déco.

Sans la lecture,

Mon esprit est de plomb

Lourd et immobile

Je stagne, je croupis,

Je végète,

Je m'encroûte

Je m'enlise et 

plonge en moi-même.

Il faut chasser ce moi

Qui me harcèle

Et m'empêche de voir

Je me suis levée

Pesante pierre des jours interminables

Grisâtres

Qui amenuisent les forces

Et déjà je sens comme une inclinaison

Vers l'hiver et le froid.

J'ai pris un livre au hasard

Au hasard des pages et des mots

"L'été" et "Les Amandiers"

"Savez-vous, disait Napoléon à Fontanes *,

Ce que j'admire le plus au monde ?

C'est l'impuissance de la force

A fonder quelque chose".

"Les conquérants, on le voit,

Sont parfois mélancoliques."

Le jour s'est encore assombri

J'entends quelque crépitement

Sur le store qui s'offre aux premiers rayons

de l'été

Qui s'esquive.

Musique du monde

Changeante

Promesse de Prométhée,

Ce héros "qui aima assez les hommes

Pour leur donner en même temps

Le feu et la liberté,

La technique et les Arts.

L'humanité aujourd'hui,

N'a besoin et ne se soucie que de techniques".

Ainsi parla Fontanes *.

 

Laurence Marie Noé  (poème de l'instant)  (04/07/2021)

* Fontanes  (Louis de)  Niort 1757 - Paris 1821 - Homme politique et écrivain français. Il fut grand maître de l'Université sous l'Empire.

 

Ce extrait de l'été (les amandiers), a été écrit par l'un de nos plus grands écrivains en 1940. 

J'ai aimé le lire ce matin là, et il aurait pu être écrit en 2021, n'est-ce-pas ? Ce texte m'a nourrie, parlé, et a chassé les pensées de plomb qui m'envahissaient et m'engluaient. Tel est le pouvoir de la lecture. Elle vous emmène ailleurs et après un grand tour vous ramène à votre réflexion en semant des petits cailloux.

J'entends maintenant les hélicoptères qui transportent les riches touristes de Nice à Ramatuelle, des dizaines de fois par jour, recouvrant la beauté du paysage du bruit assourdissant  des moteurs, voile plein d'arrogance qui fait taire le vol des oiseaux.

"Prométhée, lui, est ce héros qui aima assez les hommes pour leur donner en même temps ... "

ATELIER D'ECRITURE : Avez-vous trouvé l'auteur de ce passage de  L'été , ce chemin de lecture et d'écriture que je vous propose aujourd'hui ?

- Quel écho ces mots : Eté, amandiers, promesse, feu, liberté, techniques et arts, trouvent-ils en vous ?

Je révèlerai le nom de cet auteur dans quelque temps à moins que vous ne le trouviez rapidement ? Il reçut le prix Nobel dans les années cinquante et reste une source inépuisable de réflexions toujours d'actualité.

Voici encore un merveilleux passage de cet auteur dans l'Eté, la mer au plus près

 

"Certaines nuits dont la douceur se prolonge, oui, cela aide à mourir de savoir qu'elles reviendront après nous sur la terre et la mer. Grande mer, toujours labourée, toujours vierge, ma religion avec la nuit ! Elle nous lave et nous rassasie dans ses sillons stériles, elle nous libère et nous tient debout. A chaque vague, une promesse, toujours la même. Que dit la vague ? Si je devais mourir, entouré de montagnes froides, ignoré du monde, renié par les miens, à bout de forces enfin, la mer, au dernier moment emplirait ma cellule, viendrait me soutenir au-dessus de moi-même et m'aider à mourir sans haine."

 

Vous avez trouvé ? Envoyez la réponse dans les commentaires et à vos plumes avec toujours plus de plaisir à écrire, écrire et lire, et créer, à vivre !

 

Aujourd'hui, c'est le 14 juillet 2021, je vous donne la réponse à ma question du 4 juillet : C'est Albert Camus qui a écrit  l'été, les Amandiers. Les Noces suivi de l'été, sont ses premiers essais et ont été écrits en 1936 et 1937. Ils seront édités à un petit nombre d'exemplaires à Alger, en 1938.

 

 

 

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